Etat des lieux du marché de la cigarette électronique aux Etats-Unis. Souvent en avances sur les tendances de consommation, l’évolution du marché de la cigarette électronique aux Etats-Unis peut refléter celui de l’hexagone avec quelques années d’avances.
Un marché qui pèsera bientôt 1 milliard de dollars
Richard Craver, un journaliste du Winston-Salem Journal, a récemment décrit la popularité grandissante des cigarettes électroniques. Bonnie Herzog, une analyste en sécurité chez Wells Fargo qui a suivi l’industrie du tabac pendant de nombreuses années, a dit des cigarettes électroniques qu’elles étaient « ici pour rester », indiquant que les ventes atteindraient un milliard de dollars d’ici quelques années. Dans une note de recherche datant du mois d’août et destinée aux investisseurs, Herzog a prédit que les ventes d’e-cigarettes pourraient dépasser celles des cigarettes traditionnelles d’ici 10 ans.
Les analystes estiment que le marché devrait doubler en 2013.
Ces prévisions sont basées sur la hausse impressionnante des ventes d’e-cigarettes depuis 2008. Le graphique illustre les chiffres d’UBS présentés par le PDG de NJOY, Craig Weiss, lors d’une conférence téléphonique avec Goldman Sachs le 14 décembre.
Les ventes de cigarettes électroniques aux Etats-Unis ont atteint un total de 20 millions de dollars en 2008 et ont doublé chaque année suivante pour atteindre 500 millions de dollars en 2012.
Comme l’a noté Weiss, l’explosion des ventes a eu lieu malgré le fait que le marché a été inondé de produits de faible qualité qui ont laissé les fumeurs avec un sentiment d’arrière-goût. Ce problème est en train d’être résolu grâce à un investissement important pour l’amélioration de la qualité. NJOY, qui détient une part de 40% des ventes d’e-cigarettes dans les commerces de proximité aux Etats-Unis, a lancé l’e-cigarette King, la décrivant comme « la première cigarette électronique avec l’apparence, la sensation et le goût de la vraie cigarette ».
Les gros fabricants de cigarette attaquent le marché
Des améliorations du produit sont attendues étant donné que les fabricants de cigarettes investissent également dans ce secteur. En avril, Lorillard a acheté Blu, et d’après Craver, la société aurait investi 40 millions de dollars dans une campagne de marketing. En juillet, Craver avait signalé que RJ Reynoldsavait lancé la cigarette électronique Vuse en tests limités en Virginie et en Caroline du Nord.
British American Tobacco (BAT) a annoncé le 19 décembre le rachat de CN Creative. Cette société est derrière la marque Intellicig et les e-liquides Ecopure qui seraient fabriqués avec des produits de qualité pharmaceutique et alimentaire et qui subissent des tests rigoureux. La BAT possède également Nicoventures, une société qui s’efforce de fournir « …un nouveau choix aux fumeurs à la recherche d’une alternative plus sûre à la cigarette. Nicoventures se concentrera exclusivement sur le développement et la commercialisation de produits de nicotine innovants et approuvés qui offrent aux consommateurs une alternative acceptable aux cigarettes sans les risques graves pour la santé liés au tabagisme. Nous voulons explorer le développement de produits de nicotine innovants qui, une fois approuvés, offriront aux fumeurs une alternative aux cigarettes et un produit qu’ils voudront réellement utiliser ».
Des taxes indirectes sur la cigarette électronique
Bonnie Herzog, de Wells Fargo, note également que la forte baisse de la consommation de cigarettes affectera les compensations versées par les fabricants de cigarettes aux Etats comme stipulé dans le Master Settlement Agreement de 1998. Alors que les fabricants de cigarettes se sont engagés à verser 206 milliards de dollars à 46 régions métropolitaines des Etats-Unis sur plus de 20 ans, ces paiements seront réduits si les ventes de cigarettes reculent, ce qui pourrait inciter les autorités de ces Etats à imposer des taxes indirectes sur les cigarettes électroniques afin de couvrir les pertes.
Jusqu’à présent, les cigarettes électroniques ont évité les taxes indirectes car elles n’étaient pas considérées comme produits du tabac. Cependant, en 2011, les cours fédérales américaines ont statué que la cigarette électronique était un produit du tabac. Ainsi, l’exonération de taxe dont les cigarettes électroniques et leurs utilisateurs bénéficient ne durera pas éternellement.
La révolution qui vise à réduire les effets néfastes du tabac ne s’arrêtera pas et les cigarettes électroniques sont prêtes à jouer un rôle majeur. Les législateurs peuvent faciliter la tâche des fumeurs pour passer à des cigarettes électroniques plus sûres en maintenant les taxes indirectes faibles, voire inexistantes.